[première ligne dans un cartouche] parte delle/ RIME DI/ D. Benedetto Dell’Vva./ Giovanbatista [sic] Attendolo./ Et Cammillo [sic] Pellegrino./ Con vn brieue discorso dell’Epica/ Poesia./ Con Licenzia De Svperiori./ [marque : festina lente]/ in firenze./ Nella stamperia del Sermartelli./ mdlxxxiiii.
In-8° [88] feuillets signés A-G8 H4 I-L8 M4 paginés (1-8) 9-117 (116-125) 126-127 228-229 130-131 232-233 134-135 236 137-155 165 157-174 [II]. Marque sur les titres (48 mm ; Zappella 1152) ; lettrines, bandeaux, caractères italiques.
IL CARRAFA [sic]/ o vero della/ epica poesia./ dialogo di camillo/ pellegrino./ All’Illustrissimo Signor Marco/ Antonio Carrafa./ [marque : festina lente]/ in firenze./ Nella stamperia del Sermartelli./ mdlxxxiiii.
Réunion des rime des trois principaux poètes de Capoue des années 1570-1580, Giovanni Battista Attendolo (1536-1593), Camillo Pellegrino (1527-1603), Benedetto dell’Uva (1530-1582). Le recueil, procuré par Scipione Ammirato, est dédié à Luigi Carafa, 4e prince de Stigliano. La partie consacrée aux Rime de Dell’Uva réunit 51 sonnets, un madrigal et quatre canzoni ; les pièces sont adressées à Giovanni Battista Attendolo, Angelo di Costanzo, Gabriele Fiamma, Fabio Giordano, Orazio Marchese (2), Felice Orsini [1], Camillo Pellegrino (3), Ascanio Pignatelli (2), Giovanna Castriota, duchesse de Nocera [2], Torquato Tasso ; pièces sur la mort de Charles-Quint et Scipione Valguarnera.
Giovanni Battista Attendolo avait déjà publié une Oratione nelle essequie di Carlo d’Austria (Naples, 1571), suivie d’un recueil de rime de divers auteurs, parmi lesquels Dell’Uva, Pellegrino et Ferrante Carafa. Sa part dans le volume de 1584 est constituée de 40 sonnets, principalement amoureux, spirituels et funèbres, composés pour Roberta Carafa, duchesse di Maddaloni [3], Felice Orsini, Ippolita Pantoliano, Vittoria di Raimo, épouse de Giovanni Vincenzo Guastaferro, de Capoue, Maddalena de’ Rossi Carafa, marquise di Laino [4], le prince de Stigliano [5] ; pièces sur la mort de sa Dame, Geronima d’Angelo, sa mère (2), Charles-Quint, Ippolita Gonzaga [6] (3), Orazio Lanza, la marquise del Vasto [7] (2). La Tavola ajoute les noms des personnages suivants, dédicaires des pièces, ou mentionnés par allusion : Ferrante Brisagna, gouverneur de Nola, Camilla Filomarino, Giovanni Tommaso Mastrillo, de Nola, Laura della Ratta, Giulia Turrettini, Anna Maria, marquise del Vasto [8].
Malgré leur nombre restreint, les rime d’Attendolo témoignent d’une maîtrise très personnelle du langage lyrique, offrant des choix stylistiques originaux bien que très rhétoriques, destinés à illustrer des conceptions hermétiques liées à la prisca philosophia et au néo-platonisme. Les cinq Sonetti del pensiero (f. 59-61) parcourent ainsi le chemin qui conduit l’âme à Dieu à travers l’expérience amoureuse. Même la poésie encomiastique est marquée par une forte tendance à l’abstraction et à la symbolisation, un lexique précieux, une articulation syntaxique visant à la complexité. On notera tout particulièrement le sonnet ‘Santa natura a quasi indegne eclissi…’ (f. 64), dédié à Felice Orsini, que le poète définit comme « Idea de le altre belle cose » en filant une longue métaphore sur la fleur qui figure dans le blason des Orsini [9]. Conscient de la difficulté de ses pièces, reposant sur de nombreuses références savantes, Attendolo leur a adjoint une glose, reprise dans la table.
Le troisième poète, Camillo Pellegrino, avait jusqu’alors publié quelques pièces dans le Sesto libro delle rime di diversi eccellentissimi autori (1553), et un sonnet, ainsi que Benedetto dell’Uva, dans le tombeau poétique pour Lucrezia Cavalcanti de’ Gattoli (Venise, Giolito, 1569). Le recueil de 1584 propose 59 sonnets et trois canzoni ; les pièces, selon la Tavola, sont adressées au F. Agostino d’Eboli, Marcantonio Carafa [10], à l’occasion de ses noces avec Beatrice Carafa [11], marquise di San Lucido, Geronimo della Cavalleria, gouverneur de Capoue, Girolama Colonna, Dario Lazzarini, au duc di Nocera pour Giovanna Castriota, duchesse de Nocera, Diego Osorio, Cesare Palma, Francesco Panigarola, à monsignor di Sessa, au prince de Stigliano, Torquato Tasso, à l’évêque de Teano [12], Pedro de Toledo, Benedetto dell’Uva ; sur la mort de Giovanna Aragona, marquise del Vasto [13], Federico, fils du marquis de San Lucido [14], Ippolita Gonzaga, Ippolita Pantoliano, Giulia Torrettina [Turrettini], épouse de Cesare Palma, Girolama dell’Uva.
Le recueil est suivi du dialogue Il Carrafa [sic] ovvero della epica poesia de Camillo Pellegrino, pièce importante dans le débat sur la poésie épique et la comparaison entre Torquato Tasso et Ludovico Ariosto. Pellegrino avait réuni les principaux arguments en faveur de l’un et de l’autre poète. L’Accademia della Crusca fit paraitre en 1584 une Difesa dell’Orlando furioso contra ’l dialogo dell’epica poesia di C. P., rédigée par Leonardo Salviati. Manifestant sa préférence pour la Gerusalemme liberata, Pellegrino relança la querelle par un Replica alla risposta (Vico Equense, Cacchi, 1585), dédiée à Luigi Carafa, reprenant des extraits commentés du Carrafa.
Hauteur : 154 mm. Demi-basane brune, plats de papier peint, coins, tranches bleues (reliure du XVIIIe siècle) ; gardes renouvelées ; étui.
Provenance : annotations en marge de la p. 138.
→ Vaganay, 1584, n° 2 ; Ascarelli-Menato, p. 283-284 ; Edizioni tassiane, IV. 15 ; Edit16 (45 exemplaires).