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SIMEONI (Gabriele), Epitome de l’origine et succession de Ferrare (1553)

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EPITOME/ de l’origine et svc-/cession de la dvche de/ Ferrare, composé en langue Toscane/ par le Seigneur Gabriel Symeon,/ & traduict en François/ par luy mesme./ Auec certaines Epistres à diuers personnages, &/ aucuns Epigrammes sur la proprieté de la/ Lune par les douze signes du Ciel./ Pour madame la Duchesse de Valentinois./ Non est mortale quod opto./ [portrait : g. s.]/ Inuidia virtute parta, gloria non inuidia putanda est./ a paris,/ Chez Guillaume Cauellat, à l’enseigne de la Poulle grasse, deuant/ le college de Cambray./ 1553./ Auec priuilege du Roy.

In-8° [84] feuillets signés a-k8 l4 chiffrés (1) 2-84. Portrait de Simeoni sur le titre (43 mm). Grande planche dépliante (334 x 185 mm), « Larbre de la genealogie d’Est », qui manque dans l’exemplaire décrit. Bandeaux à rinceaux ; lettrines de divers types, dont une série à fond criblé. Caractères romains et italiques ; matériel typographique attribuable à Benoît Prévost.

Dédiés à Alfonso d’Este (1533-1597), alors prince héritier de Ferrare, fils du duc Ercole II et de Renée de France, l’Epitome de l’origine et succession de la duché de Ferrare et l’Extrait de quatre livres italiens de Gabriele Simeoni sont la traduction partielle par l’auteur assisté de Gilles Corrozet des Commentari sopra alla Tetrarchia di Vinegia, di Milano, di Mantova et di Ferrara, publiés en italien en 1546 (Venise, Comin da Trino).

Le recueil des Epistres contient plusieurs pièces de vers en italien : une pièce en onze sextines (Epistres, p. 16), deux capitoli (ibid., p. 32 et 56), trois épigrammes sur la fontaine d’Anet, vingt stanze sur « La propriété et vertu de la Lune », un sonnet à la duchesse de Valentinois [1] ; les destinataires des vingt épîtres en prose, composées par Simeoni, entre le 10 mars 1547 et la mi-carême 1553, sont le prince de Melphes [2], Ange Lascaris, Dominique Guidi (2), Emylius Ferret [3], Andrea Alciati, le duc d’Atri [4], le médecin Marc, Loys Alemanni [5], seigneur de Castellan, Pierre More, Donat Janot [6], Pierre Bonacorsi [7], le maréchal de La Marche [8], la duchesse de Valentinois, Mellin de Saint-Gelais [9], M. d’Urfé [10], le duc de Guise [11], M. de Carnavalet [12].

Hauteur : 162 mm. Parchemin de réemploi, anciennes tranches mouchetées (reliure moderne).

→ Brunet, V, 393 ; BL, French Books, 402 ; Ph. Renouard, fascicule Cavellat, n° 66 (recense 21 exemplaires).

[1Diane de Poitiers (1499-1566), veuve de Louis de Brézé, était la maîtresse de Henri II depuis 1537. Elle avait fait édifier le château d’Anet par Philibert de L’Orme ; Simeoni, Pontus de Tyard et Jacques de Vintimille collaborèrent au programme décoratif.

[2Giovanni Caracciolo († 1551), ancien grand-sénéchal du royaume de Naples et prince de Melfi, rallié au roi de France, nommé maréchal en 1544. Le titre de prince de Melfi fut confisqué et concédé par Charles-Quintà Andrea Doria.

[3Emilio Ferretti, ancien secrétaire de Léon X, établi en France et naturalisé en 1537. Protégé par Marguerite de Navarre, il collabora à l’édition du Décameron (1545) dans la version française d’Antoine Le Maçon.

[4Gian Francesco Acquaviva, seigneur de Brie, fils de Giulio Antonio Acquaviva, comte de Conversano et d’Anna Gambacorta. Au service de la Couronne de France, chevalier de Saint-Michel, conseiller du roi, il avait épousé en 1550 Suzanna Caracciolo del Sole.

[5Luigi Alamanni, voir Opere toscane, Venise, P. Scheffer, héritiers L. A. Giunta, 1542.

[6Donato Giannotti (1492-1573), protégé du cardinal de Tournon, auteur de la Republica de’ Viniziani (1526).

[7Pietro Buonacorsi, fils de Giuliano Buonacorsi ; il fut « général des Finances » et membre du bureau des finances de Rouen.

[8Robert IV de La Marck (1513-1556), duc de Bouillon, seigneur de Sedan, élevé à la dignité de maréchal de France par Henri II dès 1547. En 1553, il fut fait prisonnier par les Impériaux et enfermé à Gand jusu’en 1556.

[9Fils naturel ou neveu d’Octovien de Saint-Gelais, évêque d’Angoulême et poète, Mellin de Saint-Gelais (1487-1558) fut lui-même poète de cour, sous François Ier et Henri II. Il traduisit le Cortegiano de Castiglione et l’Ecatomphila de Leon Battista Alberti. Inventeur, avec Clément Marot, du sonnet français, il adressa à Simeoni une pièce de ce genre, composée au nom d’Hélène de Clermont, demoiselle de Traves, en réponse à l’épitaphe que Simeoni avait composée pour le décès de Mme de Traves, en 1538.

[10Claude d’Urfé (1501-1558), ambassadeur à Rome, gouverneur du Forez.

[11Claude de Lorraine (1496-1550), premier duc de Guise, ou son fils François († 1563).

[12François de Carnavalet, « le plus sçavant, le plus seur et mieux advenant à mener un cheval à raison », selon Montaigne. Ronsard l’avait célébré dans une ode dès 1550. Premier écuyer de la Grande écurie du roi et gouverneur du duc d’Anjou, Carnavalet mourut en 1571.

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